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Quelques notions préliminaires

Le débat fait rage sur dans la presse médicale et dans la presse alternative, sur la question du gluten, des lectines et des amidons.

  1. Gluten ?

« Le gluten est une substance viscoélastique composée de protéines et impliquée notamment dans l’alimentation. Le terme dérive du latin classique gluten signifiant « colle, glu, gomme », il était initialement appelé glutine. » (Wikipedia) Ces protéines sont les prolamines et les glutélines.

  • Les prolamines du blé, de l’orge, du seigle et de l’avoine sont respectivement appelées gliadine, hordéine, sécaline et avénine. La prolamine de l’épeautre est la gliadine, tout comme le blé. Ces deux céréales sont génétiquement quasiment identique, du fait des hybridations. La prolamine du maïs est la zénine. Les prolamines sont rches en proline que l’être humain ne peut pas digérer correctement. En outre, elles se décomposent en peptides aux effets opioïdes. D’où l’effet addictif de tout produit riche en gluten.

Blé (froment) : 69% d’alpha gliadine

Epeautre (grand épeautre ordinaire, hybridé) : 69 % d’alpha gliadine

Kamut : 69 % d’alpha gliadine

Seigle : de 30 à 50 % de sécaline

Orge : de 46 à 52 % d’hordénine

Maïs : 55 % de zénine

Sorgho : 52 % de cafirine

Millet : 40 % de panicine

Avoine : de 20 à 30 % d’avénine

Teff : 12 %

Fonio : inférieur à 10 %

Riz : 5 % d’orzénine

Sarrasin, Quinoa, Amaranthe : très bas

Tableau : source

  • La glutéline du blé est appelée gluténine. Celle de l’avoine est l’avénaline.

Attention donc si vous achetez de l’avoine avec la mention « sans gluten » : de quoi parle-t-on vraiment ? Ces mentions peuvent faire croire que votre avoine ne contient pas de prolamine ni de glutéline, alors qu’il contient toujours des prolamines ! Les variétés d’avoine Irina et Potenza semblent moins pro-inflammatoires mais elles ne sont absolument pas sans gluten.

Divers symptômes doivent alerter : un brouillard mental, difficultés de concentration, troubles digestifs, douleurs intestinales et/ou lombaires, arthrite, maladie de Hashimoto … C’est aussi la prolamine qui déclenche des problèmes de santé pour les personnes atteintes de la maladie cœliaque et qui aggrave les personnes atteintes de la maladie de Crohn.

Le riz n’est pas exempt de prolamines, comme on le voit, mais le taux étant très faible, la céréale devient acceptable pour les intestins.

Par ailleurs, il faut noter que le gluten se forme dans le processus de panification, lorsque la graine réduite en farine est mélangée à de l’eau. Cela forme un maillage de prolamines et de glutélines très dense, qui fermente et que nos enzymes digestifs humains ne peuvent presque pas fractionner. Des complexes de peptides (amas protéiques) vont alors avoir un effet sur la muqueuse intestinale, provoquant la sécrétion de zonuline qui disjoint les jonctions serrées de l’intestin-grêle. La porte est ainsi ouverte au gluten et à des milliers de contaminants qui pourront maintenant voyager dans notre sang.

2. Amidons ?

Les amidons sont la part glucidique de la graine. C’est du glucose aggloméré pour assurer un stock de nourriture au germe lorsque viendra la période de germination. Cette forme de « conserve » n’est pas digeste pour le germe : un processus enzymatique a lieu pour décomposer l’amidon en glucose. Dans notre tube digestif, le même processus doit avoir lieu pour que les glucides puissent nourrir nos cellules. Nous verrons si notre corps y arrive et à quel prix.

3. Lectines ?

Les lectines sont des molécules d’adhésion que produisent de nombreuses plantes (dans leurs feuilles, graines, fruits) pour se protéger d’une trop grande voracité des animaux (donc pour survivre). Elles se collent sur certaines de nos muqueuses ou certaines cellules de notre corps et rendent malades, tant les animaux que nous les humains. Ceci rend certains végétaux totalement toxiques, ou bien cela devra nous forcer à la modération …

Les débats

Les uns débattent de la question de savoir si le gluten est bon ou non :

  • De nombreuses publications montrent que le blé (actuel donc hautement hybridé, OGM) produit des centaines de protéines différentes, auxquelles les gens réagissent de plus en plus et qui ne font pas l’objet de tests d’intolérance dans les laboratoires d’analyses ! Les maladies auto-immunes, dégénérescences cérébrales, cancer … ont un lien direct avec les céréales et plus particulièrement avec les gliadines. Les diverses autres céréales à haute teneur en gluten sont très proches sur le plan génétique et ont globalement les mêmes effets.
    Nous verrons une céréale très intéressante : le petit épeautre, qui ne peut pas être hybridé et a gardé un génome très simple, donc une structure facile à fractionner par nos enzymes digestifs.
  • A ce jour, il semble clair que le critère pour savoir si c’est bon ou non n’est PAS la présence ou non d’allergies ou d’intolérances telles que celles recherchées par les analyses médicales actuelles ! Les scientifiques sont d’accord pour dire que le gluten est TOUJOURS nocif : tant pour les muqueuses digestives (inflammation, destruction des villosités intestinales, flore de putréfaction …) que pour le cerveau (gliado-morphines créant des dépendances importantes) et pour tous nos tissus (encrassement progressif par des substances collantes) …
  • Les prolamines sont riches en proline, que l’être humain ne peut pas digérer correctement et qui se décomposent en peptides aux effets opioïdes.
  • Les recherches récentes portent sur les lectines (ou agglutinines), notamment sur les WGA qui sont contenues dans le germe et le blé complet. Ces WGA sont également très toxiques, avec des effets multiples, à la fois sur la muqueuse digestive, sur les globules rouges, sur le cerveau …

Les autres débattent sur la question des amidons, des fibres, des lectines, des levures …

Voici un petit récapitulatif de ce qui n’est actuellement plus contesté :

  • Les fibres dures, non solubles, peuvent abîmer les villosités, créer de l’inflammation, un épaississement des parois et donc de la malabsorption de TOUS les nutriments, mais tout dépend de l’état du tube digestif. Les peuples premiers consomment énormément plus de fibres dures que les peuples dits « civilisés ».
  • Les fibres solubles sont excellentes comme prébiotiques, pour nourrir les bonnes bactéries, mais les intestins enflammés peuvent ne plus les supporter toutes.
  • L’acide phytique (ou phytate) qui est dans l’enveloppe des grains crée de la déminéralisation chez tous les consommateurs de graines (céréales, légumes secs) et de l’anémie chez les femmes, mais anciennement les peuples ont toujours développé des stratégies pour y remédier, comme le trempage et la fermentation par le levain. Ils mangaient de façon variée et assez frugale, ce qui supprimait le problème.
  • Les lectines (blé entier et germe de blé … mais aussi orge, seigle, épeautre hybridé …) dégradent la muqueuse intestinale, amalgament nos globules rouges, ont des effets destructeurs dans le cerveau, sont responsables de certaines arthrites …
  • Les levures de boulangerie sont de mauvaise qualité, ne pré-digèrent pas le grain et favorisent les candidoses.
  • L’amylopectine A, amidon du blé et des céréales proches du blé, pose de nombreux soucis. D’après une étude récente, 75% des glucides dans le blé sont sous la forme d’amylopectine A dont la particularité est d’être transformé très rapidement en glucose. Le pain complet, semi-complet, ou blanc a toujours un index glycémique proche du sucre blanc ! L’amylopectine A crée des caries dentaires, abcès dentaires, désalignements dentaires …, nourrit les champignons et bactéries pathogènes, et crée les maladies cardiaques (l’Amylopectine A provoque la création des petites particules de cholestérol LDL qui s’infiltrent dans les tissus artériels et cardiaques et provoque l’athérosclérose).
  • Les amidons, consommés en trop grande quantité, sont souvent responsables des troubles digestifs (côlon irritable notamment), et on peut avoir de réelles intolérances digestives par carence enzymatique (comme la carence en amylase salivaire) ;
  • Le pain blanc ou complet à la levure, les pâtes de blé, les pizzas et les gâteaux … sont des aliments difficiles à digérer et assimiler, qui collent énormément, ce qui favorise la constipation et crée une belle plaque mucoïde sur les intestins, favorisant les troubles de l’assimilation;
  • Carencés en vitamines (B surtout) et minéraux, les farines blanches (pain, pâtes …) aggravent nos carences car leur digestion réquisitionne nos réserves vitaminiques et minérales.

Quant aux aliments et produits transformés sans gluten, les problèmes sont également importants :

  • il y a des intolérances à d’autres gliadines que le gluten (présentes dans le maïs, le riz …);
  • on trouve des résidus très importants d’arsenic dans le riz brun et tous les produits dérivés (céréales de petit déjeuner, biscuits, farines, bouillies pour bébé, sirop de riz présent dans un tas de produits sans gluten …) (surtout pour les riz américains et chinois);
  • les amidons collent et nourrissent la même flore de fermentation (que celle qui dégrade le blé) d’où colites, candidoses … (tout dépend bien sûr de la quantité consommée) ;
  • l’index glycémique des pains et produits sans gluten est aussi haut voire plus encore que le pain au gluten;
  • l’index glycémique de la pomme de terre est aussi très élevé, à moins de la transformer en « amidon résistant » ;
  • les pommes de terre hybridées sont pro-inflammatoires, contrairement aux variétés non-hybridées d’Amérique latine;
  • l’Asie et l’Afrique, grands consommateurs de riz blanc (et de moins en moins approvisionnés en légumes frais et verts) voient le nombre de diabétiques littéralement exploser ! Le lien entre riz et diabète a été clairement établi.
  • Tous les pains et produits dorés par cuisson sont riches en molécules de Maillard (carbonisation) hautement toxiques et cancérogènes.

Mais le problème de fond n’est généralement pas abordé dans la presse !

L’être humain est-il fait pour manger des graines sèches – ni trempées ni germées ni fermentées – cuites par surcroît, et enfin souvent « nourries » aux engrais et pesticides ?

L’homme ayant un tube digestif identique à celui des grands singes (et idem pour dentition, foie, reins, rate, pancréas …), et n’ayant pas évolué de ce point de vue, avons-nous l’équipement pour fractionner les amidons ?

L’amidon est la forme la plus concentrée du carbone métabolisé par les plantes à l’aide du CO2 pris dans l’air : c’est un sucre complexe (un polysaccharide). C’est en réalité une solution très évoluée développée par les plantes pour stocker l’énergie qui sera nécessaire pour que la jeune pousse se développe durant les premiers jours de sa croissance, quand elle n’a pas encore développé ses radicelles et ne peut se nourrir directement dans la terre. AUCUN ANIMAL ne mange des graines à l’état sec :

  • les oiseaux ont dans leur ventre un jabot germoir puis un gésier broyeur (équipé de petits cailloux picorés, pour broyer les graines après germination) et ensuite seulement l’aliment arrive dans leur estomac !
  • les écureuils mettent les glands sur un tapis de mousse (humide) pour créer un début de germination !

Les animaux ont la connaissance intuitive de ces choses-là.

Nous, humains, n’avons ni jabot germoir, ni stock enzymatique adapté pour fractionner des polysaccharides! Nous épuisons donc à longueur d’année notre pancréas et notre intestin-grêle pour décomposer les amidons : les céréales mais aussi les féculents (racines comme les pommes de terre, manioc, tapioca …).

En épuisant notre capital enzymatique, nous affaiblissons massivement tout notre système de défense immunitaire! L’accumulation des amidons non digérés ou partiellement digérés dans les intestins crée une prolifération de mucus (colles) et aussi de bactéries (candida albicans en tout premier lieu) et parasites venant manger des déchets. Les intestins deviennent enflammés et la porosité digestive s’installe.

Si l’être humain mangeait un peu d’amidon très occasionnellement ou en très faible quantité, le corps pourrait éliminer une grande partie des résidus non digérés, le système immunitaire (dont le système enzymatique) et nos intestins et foie ne seraient pas constamment sur-sollicités, et l’encrassement serait assez réduit. France Guillain conseille 3 cuillères à soupe d’amidon par jour.

Or l’être humain fait le contraire : il délaisse les aliments physiologiques (fruits, légumes-fruits, feuilles et tiges tendres, jeunes pousses, graines germées, noix trempées et algues) au profit d’une alimentation inadaptée, toxique et encrassante. Par survie, ceci a pu se comprendre, du fait des migrations de peuples vers des climats froids mais les solutions trouvées ne sont pas toujours saines et les transformations modernes (hybridation, OGM, raffinage, …) ont un prix cher à payer.

On mange quoi alors ?

Les personnes qui n’ont pas de trouble inflammatoire peuvent avoir une alimentation variée en réduisant toutefois les céréales très hybridées. Les autres doivent modifier leurs habitudes alimentaires de façon durable.

Actuellement, les solutions existent pour assurer une alimentation anti-inflammatoire.

Parmi les produits amidonnés, que peut-on manger ?

  • Le petit épeautre bio :
    Beaucoup supportent très bien le pain de petit épeautre bio préparé au levain de façon traditionnelle. Il est pauvre en gluten (10%) et ce gluten ne crée généralement pas d’allergie. La fermentation au levain réduit les lectines et pré-digère le gluten. Le petit épeautre est globalement très digeste sous toutes ses formes (grains entiers trempés puis cuits, pain au levain, pâtes …). Il améliore la qualité du sang et des tissus. Il est riche en protéines (11 à 15%) et parmi ces protéines, on compte 8 des 10 acides aminés essentiels à l’être humain dont une belle teneur en tryptophane. Riche en minéraux (magnésium 1 320 mg/100 g, phosphore, fer, zinc et calcium) et en vitamines B3 et E, notamment.
  • Le grand épeautre non hybridé bio
    Cette céréale ancienne peut également être bien supportée. Consommez uniquement les variétés certifiées : variétés Oberkulmer, Ostro, Schwabenkorn, Tyrolien rouge, Oberkulmer, Franckenkorn. Ces variétés sont peu pro-inflammatoires et riches en protéines dont le tryptophane. Egalement riches en magnésium, fer, zinc, phosphore, manganèse, en caroténoïdes et en lutéine. Sainte-Hildegarde recommandait l’épeautre pour nourrir le système nerveux, soutenir l’immunité et combler diverses carences. Il est bon sous forme de pain au levain (c’est l’idéal car le levain effectue une prédigestion) et acceptable sous d’autres formes.
    Je vous conseille de lire des sites riches en produits et informations sur ce sujet :Les Jardins de Sainte-Hildegarde : https://www.lesjardinsdesaintehildegarde.com/ code de parrainage N04100
    Et l’institut hildegardien, comme cet article sur le grand épeautre non hybridé.
  • Certaines pseudo-céréales sont correctes (quinoa, amarante, chanvre) si on les prépare bien (un bon trempage notamment) mais certains ne supporteront pas le quinoa.
  • Une consommation modérée de sorgho peut être tolérée car il est bien moins nocif que les céréales à gluten !
  • Certains supporteront les céréales germées et « pains » germés, si possible pauvres en gluten, la germination étant une façon de réduire les lectines et pré-digérer les amidons;
  • Parmi les tubercules riches en grands amidons, on peut autoriser un peu de pommes de terre non hybridées (du Pérou, si possible), bien épluchées;

Et pour une alimentation sans grands amidons, on a bien sûr diverses sources caloriques et sources micro-nutritionnelles de qualité :

  • La plupart des légumes-racines (riches en « petits amidons » ou « amidons légers »), sont considérés comme très sains. Les variétés anciennes, non-hybridées, sont les meilleures.
  • Les graines oléagineuses trempées une nuit (pour une réduction des lectines, pour l’activation des nutriments …)
  • « Laits » et crèmes d’oléagineux (préalablement trempés), et yaourts d’oléagineux préparés avec des probiotiques de qualité.
  • Algues marines, algues d’eau douce et autres super-aliments.
  • Fruits de saison et fruits cultivés en serre (et pas en hydroponie !) … voire fruits exotiques (dont le « coût Carbone » est bien moins élevé que pour produire des céréales ou de la viande !!)
  • Légumes pauvres en lectines.

On a tout pour vivre en bonne santé et se régaler !

Notre système n’est pas fait pour évacuer la colle provenant du gluten, de toutes les lectines et gliadines ni des amidons lourds. Les conséquences d’une alimentation trop riche en céréales à gluten sont nombreuses : parasitoses, prise de poids, pathologies mucoïdales (bronchites, dermatoses suintantes, pertes blanches …) etc.

La santé est au prix de certaines modifications importantes dans notre hygiène alimentaire ! Et il convient bien sûr de laisser se nettoyer nos tissus encrassés par des cures saisonnières.

Voici de quoi prendre de bonnes résolutions pour notre santé !